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RDC:SOS des déplacés-Nous sommes des déplacés de guerre. Il faut nous aider


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Source: AFP

Resident-Bobito-villageois-recemmentUn résident de Bobito où des villageois ont récemment été tués. Les rues de ce village de 20 000 habitants sont pratiquement désertes désormais: tous ont fui vers la forêt pour échapper aux combats.

«Nous sommes des déplacés de guerre. Il faut nous aider»: comme Jean, les habitants de Bobito, dans le nord-ouest de la RD Congo vivent caché depuis une semaine dans la forêt, par peur des combats entre armée et insurgés mais aussi de certains soldats congolais indisciplinés.

«Il faut que la Monuc (mission de l’ONU en RDC) vienne ici», affirme Jean, handicapé des jambes, assis sur le porte-bagages du vélo d’un de ses amis, au centre de Bobito désertée.

«Des gens ont été tués ici, il faut nous protéger», ajoute-t-il, sans vouloir donner son patronyme.

Dimanche dernier, Bobito, situé à plus de 400 km au nord-est de Mbandaka, chef-lieu de la Province de l’Équateur, vivait normalement. Le marché du centre-ville avait son habituelle affluence.

Mais des insurgés venus de Dongo, à plus de 130 km à l’ouest, sont arrivés dans la région, repoussant l’armée congolaise dépêchée pour les neutraliser.

Des soldats ont fui et sont arrivés à Bobito. Les gens ont commencé à avoir peur quand un soldat, qualifié de «fuyard», a tué un jeune. D’autres militaires ont volé des motos, des vélos, rançonné la population.

Le lendemain après-midi, des détonations à l’arme lourde ont été entendues et «tout le monde à fui dans la forêt», ont déclaré samedi à l’AFP plusieurs témoins, qui ont accepté de parler sous couvert d’anonymat. Les combats ont duré jusqu’au matin suivant, avec parfois de longues accalmies.

Des civils ont été tués dans cette ville de 20 000 habitants. «Un enseignant, un papa et son fils sont morts. Ils n’avaient pas fui. Il y a encore des cadavres dans la forêt», affirme un témoin.

Un journaliste de l’AFP a vu dix tombes récentes près du carrefour central. Selon Jean, «il y a des autochtones enterrés là et des gens de passage. Trente personnes ont été tuées ici». Mais personne ne peut dire précisément qui les a tués, insurgés ou soldats ?

Selon un religieux, des enfants qui étaient à l’école n’ont toujours pas retrouvé leurs parents qui ont fui précipitamment.

«Nous vivons dans la brousse. Une maman a été mordue par un serpent, il y a des insectes. Les enfants sont malades, ils manquent de médicaments. Ce n’est pas supportable», s’inquiète une habitante.

Jeudi dans la journée, quelques-uns sont retournés dans la ville pour partager ce qu’ils ont vécu. «Nous n’étions pas préparés à vivre ça», dit l’un d’eux.

Les insurgés ont été repoussés plus loin à l’ouest par des commandos congolais, mais les habitants n’osent pas retourner chez eux. «Les “rebelles” peuvent revenir, l’armée sera alors en débandade», explique Jean.

Quelques échoppes sont installées dans la journée, mais tout est démonté en fin d’après-midi et Bobito redevient un désert.

Sur les 63 km de la piste qui remonte au nord-est vers Gemena, toutes les localités sont vides. Les insurgés n’y sont pas venus mais des soldats congolais y sont passés.

Dans un village, un homme de 80 ans est seul sur sa chaise en bois. Il dit être malade et attendre là depuis trois jours.

Les Casques bleus de l’ONU ont commencé à faire des patrouilles dans la zone. Mais les humanitaires ne peuvent toujours pas y accéder pour des raisons sécuritaires, alors que les combats ont cessé depuis mardi.

Les violences ont éclaté fin octobre à Dongo, au bord du fleuve Oubangi frontalier avec le Congo-Brazzaville, où un groupe de la communauté des Lobala, mené par un féticheur, a attaqué celle des Bomboma, en conflit depuis de nombreuses années au sujet de la gestion d’étangs poissonneux.

Une centaine de personnes ont été tuées par les insurgés, qui ont fait fuir quelque 150 000 habitants. La moitié environ, réfugiés au Congo-Brazzaville voisin, ont été assistés par les humanitaires, mais pas les déplacés internes.