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RDC:Préavis de grève, budget 2010, FMI : Nouvelle semaine décisive pour la RDC


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Par Le Potentiel

Ecole-de-matete-a-Kin2Un préavis de grève lancé par les enseignants arrive à terme. Des étincelles annoncent les couleurs des débats parlementaires autour du budget de l’Etat 2010. Visibilité nulle sur l’allègement de la dette congolaise, le FMI et la BM exigeant de Kinshasa les dernières garanties. Décidément, des cumulonimbus assombrissent le ciel congolais.

Pas de bonnes nouvelles. La semaine prochaine s’annonce périlleuse.

Des dossiers chauds, manifestement difficiles à conduire à terme, s’invitent à l’agenda des décideurs.

Il s’agit, entre autres, des enseignants des cycles primaire, secondaire et professionnel. Il s’agit ensuite de contestations consécutives à la présentation du projet du budget 2010 à l’Assemblée nationale. Il s’agit, enfin, de la méfiance des créanciers internationaux envers les autorités de Kinshasa.

L’opinion devrait se souvenir. A l’issue d’une assemblée générale de leurs organisations syndicales tenue le 14 novembre 2009 à Kinshasa, les instituteurs ont adressé un préavis de grève de dix jours au gouvernement. Ils entendaient, dans ce délai, recevoir des réponses satisfaisantes (et non de nouvelles promesses) à leurs revendications.

D’après J.B. Puna, président du puissant Syndicat national des enseignants des écoles conventionnées catholiques (Synecat), ce préavis de grève court du 14 au 24 novembre à minuit. A l’expiration du préavis, si le gouvernement tient à garder le mutisme, les enseignants « boycotteront toutes les épreuves d’évaluation et ce, pour le contraindre à répondre à leurs préoccupations ».

Influence des syndicats

Personne, au gouvernement, n’ignore l’influence des syndicats enseignants. L’Exécutif est averti. Car l’assemblée générale avait réuni plusieurs organisations syndicales du secteur. Notamment le Synecat, la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (FEPSP), le Syndicat libre des administratifs de l’EPSP (Syla), la Centrale congolaise du travail (CCT) et la Fédération de l’enseignement.

L’objectif de l’assemblée générale, tenue à la paroisse St Alphonse de Kinshasa/Matete, était d’examiner les préoccupations des enseignants congolais au moment où la commission économique et financière de l’Assemblée nationale s’apprêterait à réaménager le projet du budget 2010 soumis par le gouvernement.

S’agissant tout particulièrement du budget 2010, des voix discordantes se font déjà entendre au sein même de l’Alliance de la Majorité présidentielle (AMP) pour fustiger les mauvaises pratiques de gouvernance dénoncées par les députés de l’Opposition. Signe, selon la presse qui s’en est fait l’écho cette semaine, que le bloc de la Majorité n’est plus monolithique.

Toutes proportions gardées, il serait présomptueux de conclure à l’implosion immédiate du cartel présidentiel au vu du bruyant énervement de certains ténors de la famille politique. Les observateurs de la scène politique congolaise imputent ce geste à la recherche cavalière du pouvoir par certains individus. Au prix de la chute de leurs adversaires personnels, qu’ils entendent remplacer au sein de l’Exécutif, en tout cas « pour commettre les mêmes délits ».

Augures pas encourageants

C’est ainsi que le pavé jeté dans la mare, cette semaine, par le truculent député du Sud-Kivu, le non moins modeste Modeste Bahati, est considéré dans le microcosme politique pour ce qu’il est. Et ce, en dépit de certaines vraisemblances que pourrait receler son réquisitoire contre Adolphe Muzito, Athanase Matenda, Michel Lokola, Pierre Lumbi et Jean-Claude Masangu. Respectivement premier ministre, ministre des Finances, ministre du Budget, ministre des Infrastructures et travaux publics, gouverneur de la Banque centrale du Congo.

Ceci dit, les plénières de la chambre basse du parlement congolais ont la chance d’être bien animées à l’occasion des débats attendus cette semaine. Aux dénonciations des uns succéderont, tout naturellement, des réactions parfois épidermiques des autres. Dans ces joutes d’un autre âge s’interposeront, on l’a déjà vécu, des Messieurs Bons Offices spécialement préparés et motivés pour désamorcer une petite bombe inoffensive. A tort, les non initiés de la scène croiraient à la consolidation de la démocratie !

Mais le combat le plus meurtrier opposera, non pas politiciens congolais contre leurs collègues congolais, mais le gouvernement de la République aux partenaires. En particulier ceux des institutions de Bretton Woods. Passera-t-il l’épreuve ?

Ce qui est certain est que le Club de Paris, réuni le 18 novembre dans la capitale française, a opté de ne rien décider quant à la perspective d’allègement de la dette de la RDC. Le rapport de la dernière mission FMI à Kinshasa, du 27 septembre au 10 novembre, n’a pas convaincu les créanciers. Ils ont, au contraire, mis sur pied une commission chargée de rencontrer sous peu le président de la République, Joseph Kabila, à Kinshasa.

Il est question d’obtenir du chef de l’Etat des garanties politiques sur le climat des affaires en RDC et la gestion orthodoxe des finances publiques. Dans moins d‘une semaine, ladite commission est attendue dans la capitale congolaise.

De toutes les manières, si la RDC se met à bouder cette gymnastique avant la tenue du Conseil d’administration du FMI, début décembre à Washington, son dossier court aussi le risque d’être oublié. Conséquence : report de la requête en vue d’obtenir la signature du nouveau Programme économique triennal du gouvernement (PEG), dans le cadre de la « Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance ».

Au propre comme au figuré, la RDC n’est pas prête à sortir de l’auberge. La semaine prochaine, c’est perceptible, s’ouvre sur des augures pas du tout encourageants.

Par Le Potentiel

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