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Elections 2011 : le « serpent de mer »


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Par Freddy Monsa Iyaka Duku (Le Potentiel)

Les élections congolaises de 2011, c’est comme « les animaux malades de la peste » dans les fables de La Fontaine. Tous veulent aller aux élections. Mais, tous ont peur de les aborder. Preuve ?

La polémique autour du mode de scrutin électoral. Et bien sûr, cette belle littérature qui accompagne toute cette «agitation » fait penser à cette légende du monstre marin mythique de la période antique: « Serpent de mer ».

Si sur la terre ferme personne n’avait peur de ce serpent chaque fois qu’on évoquait son nom, en pleine mer, son histoire suscitait bien d’émoi. La peur et l’agitation gagnaient tout le monde à telle enseigne que les bateaux chaviraient, perdant corps et biens, « avalés par le serpent de mer ». La légende est-elle en train de se vérifier en ce qi concerne les élections générales prévues pour 2011 ?

En effet, l’année 2011 s’annonce intéressante. Une grande année politique, celle de tous les enjeux avec l’organisation des élections générales, notamment présidentielle, législatives, communale et locale. L’année 2011 est censée consolider le processus électoral entamé en 2006 avec les premières élections réellement libres, transparentes et démocratiques en 50 ans d’indépendance de la RDC.

L’effervescence électoraliste dans la classe politique explique donc les grands enjeux politiques qui doivent se décider en cette année électorale. Ces signes avant-coureurs augurent d’un processus où tous les coups sont permis ; l’essentiel étant d’envoyer son adversaire au tapis.

Ainsi, de part et d’autre, dans la majorité tout comme dans l’opposition, des réunions se multiplient pour adopter une ligne de conduite.

Il y a donc d’un côté, ceux qui tiennent à tout prix à conserver le pouvoir, et de l’autre, ceux qui prônent l’alternance pour, se défendent-ils, éviter toute usure de pouvoir. Mais, c’est sans compter avec les outsiders qui se tiennent prêts à bousculer l’ordre établi. L’année 2011 réserve donc bien des surprises.

LA POLEMIQUE

Devant cette situation, il n’est pas surprenant que les choses bougent au regard des stratégies électorales élaborées par les uns et les autres. Ce qui pourrait certainement entraîner des réserves en sens divers.

En fait, la question fondamentale est celle de savoir si tout le monde veut aller aux élections. A première vue, l’on est tenté de répondre par l’affirmative. Mais, en décryptant les déclarations et actes posés par des acteurs de deux camps majorité et opposition), des doutes émergent quant à leur sincérité daller réellement aux élections. Les élections, tout le monde certes. Mais, tous n’ont pas la même appréhension sur la meilleure manière de les aborder.

On en reparle même comme une vieille histoire, chacun cherchant à mettre en avant la partition qui joue en sa faveur. Pour la plupart de cas, l’on retombe le plus souvent sur du « déjà-entendu ou débattu ».

Le cas de l’Afrique est atypique. Elles sont rares ces élections qui se sont terminées dans l’apaisement le plus total. Généralement, l’issue des élections se négocie par voie des contestations, des violences, des guerres, etc. La guerre des idées cède finalement à la force des biceps. Les organes législatifs sont même pris de court, par défaut de feuille de route pour la sortie de crise.

PRESSION PRE-ELECTORALE

En RDC, l’année 2011 a d’ores et déjà annoncé ses couleurs. Elle sera véritablement électorale. Tous les états-majors des partis politiques sont en état d’alerte maximale. Personne ne voudrait rater l’occasion de s’exprimer. Tout récemment, le ton est monté d’un cran avec la sortie fort médiatisée de l’AMP, via le porte-parole du gouvernement, qui a proposé, à l’occasion, le changement de règles de jeu électoral pour le scrutin présidentiel de 2011.

Ses déclarations ont créé véritablement un tsunami dans la classe politique. La Constitution l’a prévu à deux tours. Si cette proposition passait, le futur président de la République sera élu donc au suffrage universel direct à un seul tour.

Dans le rang de la majorité, l’on avance plusieurs raisons, notamment les contraintes financières dans un pays post-conflit. L’on pousse même plus loin l’analyse en se servant des exemples d’autres pays où ce système n’a pas posé trop de problèmes.

C’est le cas, évoque-t-elle, du Gabon. Autre argument de poids est le récent exemple ivoirien qui vient de placer la Côte d’Ivoire au creux des vagues.

Devant ces exemples pris à la volée, l’ AMP persiste dans cette proposition pour préserver, affirme-t-elle, les acquis de la paix, du redressement économique et de la cohésion nationale. Y penser autrement, souligne-t-on dans ses rangs, serait chercher à boycotter les élections pour « imposer » une nouvelle transition en vue d’un éventuel partage du pouvoir après la date du 6 décembre 2011. C’est dans ces entrefaites que le porte-parole du gouvernement a pris à partie le cardinal Laurent Monsengwo l’accusant de rouler pour l’Opposition en émettant une proposition contraire.

L’Opposition, bien entendu, crie à la violation de l’esprit de la Constitution et à la tricherie. Elle s’emploie à faire le rappel de ses troupes pour un « front commun » contre l’AMP de manière à demeurer dans l’esprit et la lettre de la Constitution du 18 février 2006. Le décor est planté pour une polémique à grande échelle.

LA LEGENDE MYTHIQUE

Il va de soi que la légende mythique du « serpent de mer » est en train de se vérifier pour le cas des élections de 2011. En effet, évoquer les «élections » va au-delà du simple effet d’annonce. Car les élections représentent tout un programme, une politique dans l’art de gouverner. Elles déjouent souvent les pronostics et s’encastrent dans l’histoire pour donner corps à la légende. Une « légende mythique » qui fait peur aux politiques à l’image du « serpent de mer » de la période antique. Ceux qui sont en en train de prendre place dans la galère doivent en savoir plus.

Tout peut être englouti pour avoir seulement penser, évoquer « les élections » si les stratégies élaborées n’ont pas été suffisamment réfléchies. Car la vérité de toute élection, c’est qu’il y a toujours beaucoup d’appelés mais peu d’élus.

Or, jusqu’à un passé récent, les élections en Afrique donnent la migraine à tous ceux s’y frottent. A quelques exceptions près, elles se sont bien déroulées, avec des adversaires politiques qui se sont montrés fair-play à bout de parcours. Tel était le cas en Guinée-Conakry.

En 2011, tous les yeux sont braqués sur la République démocratique du Congo, avec une histoire fertile en rebondissements. L’agitation actuelle constitue une affirmation, et la « légende mythique » pourrait bien provoquer des dérapages significatifs.

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