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le Conclave de Bruxelles, une course d’obstacles pour l’opposition congolaise


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CONCLAVE-À Bruxelles, mercredi, la première journée du conclave de l’opposition a été marquée par le discours d’ouverture d’Étienne Tshisekedi, mais elle n’a pas permis d’aplanir toutes les divergences. Loin s’en faut.

La magie d’Étienne Tshisekedi suffira-t-elle ? Il y avait quelque chose d’émouvant à voir le vieux leader de l’opposition saluer chacun des invités du Conclave de Bruxelles, mercredi 8 juin, dans la banlieue de Bruxelles. Comme pour démontrer qu’il avait encore bon pied bon œil malgré ses 83 printemps et ses ennuis de santé, il a fait deux fois le tour de la salle pour saluer tout le monde, marchant lentement mais sans aide. Il a lu un discours, pendant une dizaine de minutes, bien que celui-ci fut beaucoup plus court que la version distribuée à la presse…

Sa simple apparition, à la fin de la première session du Conclave de l’opposition, a toutefois semblé redonner espoir aux participants. Mais les obstacles restaient nombreux à franchir, jeudi 9 juin, pour parvenir à un communiqué commun de l’opposition. En voici les trois principaux.

La définition de la structure du dialogue

Même s’il ne s’agit pas, à Bruxelles, d’élaborer un accord de gouvernement, la simple définition des groupes reconnus comme parties à ce Conclave de l’opposition a fait l’objet d’un intense débat, voire de disputes, tout au long de la journée du mercredi. Si bien que, le soir venu, le format de la rencontre n’était toujours pas arrêté.

L’option qui semblait tenir la corde était celle d’une conférence quadripartite avec l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, parti d’Étienne Tshisekedi) et ses alliés, la coalition « Dynamique de l’opposition », le G7 (groupe de sept partis soutenant Moïse Katumbi, issus de la Majorité présidentielle) et enfin l’Alternance pour la république (AR, autre coalition pro-Katumbi, issue elle de l’opposition).

Mais certains estimaient que cette structure faisait la part trop belle à Moïse Katumbi. Et la possibilité du passage d’une rencontre de quatre parties à trois ou à cinq était encore sur la table mercredi soir.

La venue de Moïse Katumbi

Viendra ? Viendra pas ? L’ancien gouverneur du Katanga faisait l’objet de toutes les spéculations lors de la première journée, au château du lac de Genval. S’il n’est finalement pas apparu le 8 juin – selon son entourage, il était toujours en convalescence à Londres – cela ne l’a pas empêché d’exercer, à distance, une grande influence sur les discussions.

Grand absent de ce raout, Vital Kamerhe proteste à sa manière contre l’influence, trop grande à ses yeux, de Katumbi

Car si tous les participants sont d’accord pour reconnaître un rôle particulier à Étienne Tshisekedi dans les discussions – c’est lui qui a signé les invitations – celui de Moïse Katumbi inquiète une partie d’entre eux. Certains participants l’accusent notamment de financer la rencontre, sans toutefois fournir de preuve.

Ceci explique en grande partie que Vital Kamerhe, le leader de l’Union pour la nation congolaise (UNC), n’ait pas fait le déplacement. Grand absent de ce raout, il proteste à sa manière contre l’influence, trop grande à ses yeux, de Katumbi. Mais il prend ainsi le risque de s’isoler ou d’affaiblir la coalition dont il fait partie (la Dynamique de l’opposition, qu’il compose notamment avec le Mouvement pour la libération du Congo de Jean-Pierre Bemba et l’Ecidé de Martin Fayulu).

La question du « dialogue » avec le pouvoir comme moyen d’action

C’était l’une des surprises du discours d’ouverture d’Étienne Tshisekedi. Définissant les grandes lignes de sa stratégie pour obtenir le départ de Joseph Kabila, celui-ci a paradoxalement insisté sur la nécessité d’un « dialogue » avec le pouvoir, assurant même que cela faisait partie de « l’ADN des Congolais ». Or la notion de « dialogue » est devenu un épouvantail dans l’opposition, tant elle est étroitement associée à l’initiative du président Joseph Kabila en ce sens, que beaucoup voient comme une manœuvre de la part de se dernier pour faire accepter son maintien au pouvoir au-delà du terme constitutionnel.

Pour se distancier de la proposition du président congolais, Étienne Tshisekedi a toutefois rappelé qu’il s’opposait à ce que l’envoyé de l’Union africaine, Edem Kodjo, soit le seul médiateur de ce dialogue. Il veut y associer également l’Union européenne, les États-Unis, les Nations-unies et l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

« Il ne faut peut-être pas appeler ça dialogue, parce qu’on l’associe trop souvent à la stratégie de Joseph Kabila, mais peut-être plutôt négociation », tentait de clarifier Olivier Kamitatu, un des responsables du G7, à l’issue de la journée.

J.A