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Libération de Simone Gbagbo/ Les choses s’accélèrent depuis quelques jours


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Simone-Alassane Ouattara aurait enfin consenti à libérer l’épouse de Laurent Gbagbo. Selon des sources générale – ment bien informées, la vice-présidente du FPI devrait être transférée à la Maca dans les prochains jours voire dans les prochaines semaines, avant de bénéficier d’une mesure de liberté conditionnelle.

La libération de Simone Gbagbo n’est plus qu’une question de jour voire de semaines pour qui connait Alassane Ouattara, ses reculades, ses peurs aussi. Selon plusieurs sources, l’épouse de Laurent Gbagbo va bénéficier d’une liberté provisoire comme la plupart de ses camarades de parti. Ce sont les propres amis de Ouattara qui l’y contraignent, n’y voyant que la seule façon de donner un coup de fouet à la réconciliation nationale bloquée depuis de nombreuses années. Et comme le chef de l’Etat tirait jusque-là prétexte de la menace de la cour pénale internationale qui ne verrait pas d’un bon œil que Simone Gbagbo soit libérée, le week-end dernier, celle-ci a finalement produit un communiqué pour indiquer qu’elle surseyait à sa demande d’extradition. C’est le premier signe le plus évident. Pour le reste, on peut aussi observer que la CPI n’est plus contre des arrangements locaux dans la mesure où elle peut servir la cause de la réconciliation en Côte d’Ivoire. Simone Gbagbo devrait donc quitter le goulag d’Odienné où elle est emprisonnée depuis plus de deux ans pour venir à Abidjan où elle rejoindra tous les prisonniers politiques lors d’un court séjour qui devrait aboutir à son élargissement. Certains de ses camarades de parti sont également passés par là, en particulier le premier vice-président du FPI Sangaré Aboudramane. Transféré du goulag de Bouna, il avait fait quelques semaines à la Maca avant de bénéficier de la mesure d’élargissement comme la plupart de ses camarades. Comme eux, Simone Gbagbo serait même déjà en liberté depuis trois mois si Ouattara n’avait pas fait de sa situation un cas personnel en raison de la peur que l’épouse de Laurent Gbagbo lui inspire. Pour contourner les pressions qui s’accumulaient visant toutes sa libération, Ouattara avait même tenté de prendre les devants en proposant de libérer Mme Gbagbo contre la promesse de faire une déclaration dans laquelle celle-ci affirmerait que Laurent Gbagbo son époux n’avait pas gagné les élections présidentielles de 2011 dont l’issue continue d’être un boulet pour le chef de l’Etat. D’ailleurs tous ceux qu’on torture à la DST sont sommés de reconnaître Alassane Ouattara comme celui qui a gagné ces élections. La suite, on la connait. « Je ne suis pas le conseil constitutionnel », avait répondu l’épouse du président Gbagbo ramenée alors sans ménagement à son goulag. Finalement, tout porte à croire qu’elle va être libérée sans s’être préalablement reniée. La pression internationale devient de plus en plus forte en effet , quelques semaines après les déclarations de l’expert de l’ONU qui a ouvertement appelé à sa libération provisoire. Cette sortie de Doudou Diène à elle seule montre à quel point Ouattara fait rarement ce qu’il promet. En effet la libération de Simone Gbagbo devait intervenir dans la foulée de la déclaration d’intention du gouvernement dans laquelle celui-ci refusait d’extrader la dirigeante du FPI à la cour pénale internationale. Mais le chef de l’Etat a freiné des quatre fers par peur. De sorte que personne aujourd’hui ne peut dire avec certitude quand ce processus de libération commence et quand elle prend fin. En la matière, Ouattara pourrait encore fignoler comme il l’a fait avec la grâce présidentielle qu’il a choisie pour profiter de sa propre cohue. Les choses paraissaient pourtant claires dès le départ. Ouattara devait libérer les prisonniers politiques restant pour que le dialogue politique soit amorcé. Il n’y était d’ailleurs pas opposé, du moins en apparence. Mais dans les faits, il a décidé d’une mesure fourre-tout destinée à faire libérer trois mille détenus de droit commun mais dont l’application sur le terrain reste problématique. Avec lui, subsiste donc toujours le risque que les choses ne progressent pas. Mais ce serait se pousser dans des situations encore plus inextricables que celles dans lesquelles il évite de s’engager. Dans quelques semaines en effet, la Côte d’Ivoire sera à un an de l’élection présidentielle. Or aucune réforme n’a encore été faite. Ni pour changer l’ossature de la commission électorale indépendante tout acquise à ses partisans ni pour toiletter la liste électorale. Quant au dialogue politique avec l’opposition sensé garantir la participation de celle-ci au prochain scrutin, il n’a toujours pas démarré. Dans ces conditions, continuer à traîner le boulet d’une justice sélective ne ferait que noircir un peu plus le sombre tableau de la ouattarandie. D’ores et déjà, un site américain qui a classé les dictateurs dans le monde met  le chef de l’Etat ivoirien à la 15è place sur les 16, devant Mugabé que son régime comparait à Gbagbo. Ne pas libérer madame Gbagbo, y compris tous les prisonniers poli – tiques qui croupissent par centaines dans toutes les prisons du pays ne ferait
qu’alourdir son cas.▄

Sévérine Blé

Source: Aujourd’hui